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Les Vautours

Quinzaine 1975 | Long métrage | 1h30

Cette année, je me suis rapproché de deux personnages qui me sont chers : Claude Gauvreau, le poète québécois, et Louis Pelletier – ce sont les personnages principaux du film LES VAUTOURS.
Tous deux sont nés dans une période où il fallait dire « j’ai pas fait exprès » ou « excusez-moi de vous déranger », la peur étant l’émotion de leur quotidien. Claude et Louis se ressemblent étrangement : ils ont en commun cette même peur, les mêmes joies, les mêmes angoisses, et cette même absence du père.
L’un, le premier, l’exprime très bien en disant qu’il a toujours donné le meilleur de lui-même sans se laisser restreindre a priori par quelque dogmatisme que ce soit : « il faut obéir à un désir intérieur. S’il n’y a pas de désir intérieur, on ne peut faire une oeuvre de portée considérable. Et si le désir intérieur existe et qu’il s’impose, il faut lui obéir sans concession ».
L’autre, le deuxième n’a rien à dire, mais… tout à brailler.
Jean-Claude Labrecque

Cinéaste(s)

Jean-Claude Labrecque

Jean-Claude Labrecque est un mémorialiste, un témoin privilégié de son temps. Plus que tout autre cinéaste québécois, il s’est consacré à saisir l’actualité pour la transformer en histoire, filmant “La Visite du général de Gaulle au Québec” (1967), les “Jeux de la XXIe Olympiade” (1977) ou créant avec Jean-Pierre Masse un événement lui permettant de capter en une vivante anthologie la parole des poètes québécois : c’est “La Nuit de la poésie” 27 mars 1970, qui sera suivie de “La Nuit de la poésie” 28 mars 1980 et de “La Nuit de la poésie” 15 mars 1991. Mais cette façon qu’a Labrecque de considérer le cinéma comme un véhicule de l’histoire se manifeste aussi à travers une série de documentaires sur des moments marquants du passé ou sur des personnages d’envergure. Ainsi, le cinéaste filme “L’Histoire des trois” (1989) – sur un trio d’étudiants qui, en 1958, assiègent le bureau de Maurice Duplessis pour obtenir l’instruction gratuite, “67 bis, boulevard Lannes” (1990) – sur la rencontre déterminante entre Claude Léveillée et Édith Piaf, ou encore “André Mathieu, musicien” (1993), “L’Aventure des Compagnons de Saint-Laurent” (1995) et “Anticosti au temps des Menier” (1999). Cinéaste de fiction, Labrecque reste fidèle à ses préoccupations historiques. “Les Smattes” (1972) et “L’Affaire Coffin” (1979) s’inspirent de faits divers authentiques, “Les Vautours” (1975) et “Les Années de rêves” (1984) inscrivent le destin d’un personnage – Louis Pelletier, sorte d’alter ego du cinéaste – dans le mouvement de l’histoire récente du Québec. Mais on ne peut parler de Jean-Claude Labrecque, chef opérateur de tous ses documentaires, sans insister sur son art de la caméra. Avant d’être réalisateur, il était déjà l’un des meilleurs caméramen du jeune cinéma québécois des années soixante. Dans sa filmographie d’alors, qui compte “À tout prendre”, “Le Chat dans le sac”, “The Ernie Game” et “La Vie heureuse de Leopold Z.”, il affirme déjà un style marqué par l’acuité du regard et la souplesse de la caméra. Et même s’il réalisera par la suite une quarantaine de films et trois téléséries, il ne cessera jamais de faire la direction de photo et d’épauler la caméra, notamment pour Michel Moreau (“Les Trois Montréal de Michel Tremblay” ; “Une enfance à Natashquan”), Fernand Dansereau (“De l’autre côté de la lune”) et Bernard Émond (“Le Temps et le Lieu” ; “La Femme qui boit”).

Fiche artistique & technique

Avec
Amulette Garneau
Carmen Tremblay
Gilbert Sicotte
Monique Mercure

Scénario
Robert Gurik, Jacques Jacob

Image
Alain Dostie

Production : LOUISE RANGER

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