Julio Comienza En Julio

La fête donnée à l’occasion du quinzième anniversaire de Julio – fils unique de Julio Garcia del Castano et dernier représentant d’une vieille famille de la noblesse – sert de point de départ à notre film. Cérémonie de passation des pouvoirs familiaux, c’est aussi un rite d’initiation à la lutte pour la survie d’une classe sociale en passe de perdre son pouvoir, dans un monde en transformation. Le récit se situe dans la seconde décennie de ce siècle, dans une grande propriété du centre du Chili. Le film se propose de montrer, par le biais d’une anecdote familiale, la résistance que cette classe sociale oppose à sa destruction et son refus de remettre en question son pouvoir. Notre film adopte le point de vue d’une mémoire qui fouille son passé. C’est là que se situe le point de convergence des deux dimensions du récit. D’une part le monde clos du domaine familial décrépi et marqué par une certaine fatalité ; d’autre part la vision encore innocente du jeune héritier censé assurer la continuité et la survie de ce monde-là. En soulignant, sous une forme narrative, les éléments d’un conflit passé qui déborde le cadre de la fiction, nous tentons de faire apparaître la liaison de ces éléments avec la situation contemporaine : ses racines cachées, enfouies, d’un pays qui cherche à se repenser, qui cherche en se repensant. Silvio CAIOZZI