Vous êtes ici : Accueil > éditions > 1979 > Vereda Tropical

Vereda Tropical

Quinzaine 1979 | Court métrage | 18 mn

L’humour n’est ni anglais, ni étrusque. On pourrait aussi bien dire que le voici brésilien. La litote comme arme, la légitimité de l’ordre comme cible, il s’en va gaiment avec la gaité terrible de l’amertume à la chasse aux tabous, aux interdictions, aux conventions – et aux chaînes.
Joaquim Pedro de Andrade, le plus secret, le plus corrosif, le plus sarcastique, et donc le plus lyrique des cinéastes brésiliens, dans cet épisode d’un film qui voulait sans cueillir quelques lauriers d’un commerce pornographique européen distingué, lance malicieusement au visage du voyeur déconcerté un bol de vitriol.
Quand le Créateur, s’il y a, a terminé sur sa planche à dessin le plan complet du système de reproduction des mammifères, il devenait un client d’élite pour le futur divan du Docteur Sigmund. Voici un faux, mais amusant résumé du film merveilleux et tonique de Joaquim. Qu’il me pardonne, que Dieu me pardonne, et qu’il vous ait en sa garde qui n’a jamais été ni sainte, ni si digne.
Pierre KAST

Cinéaste(s)

Joaquim Pedro De Andrade

Joaquim Pedro de Andrade, fils de Rodrigo Melo Franco de Andrade, fondateur de l’Institut du patrimoine historique et artistique national, et de Graciema Prates de Sá, naît en 1932 à Rio de Janeiro, au Brésil, où il passe son enfance, ainsi que dans la région de Minas Gerais, côtoyant les plus grands intellectuels de l’époque. En 1950, il commence des études de physique à la Faculté nationale de philosophie de Rio, où il fréquente un ciné-club (le Centro de Estudos Cinematográficos) dirigé par Saulo Pereira de Melo et Mário Haroldo Martins. Il sera véritablement initié au cinéma par son professeur de mécanique analytique, Plínio Sussekind Rocha, fondateur du Chaplin Club. Durant cette période il écrit dans un journal universitaire et fait ses premières expériences cinématographiques en amateur. Parallèlement, il rencontre Sarah de Castro Barbosa, qui deviendra sa première épouse. Il fait l’acteur dans Les Thibault de Saulo Pereira de Melo et il est assistant-réalisateur sur le court métrage Caminhos de Paulo César Saraceni. Il abandonne définitivement la physique en 1957 pour se consacrer entièrement au cinéma. Il débute dans la réalisation avec les courts métrages “O poeta do castelo” et “O mestre de Apipucos”, financés par l’Institut national du livre brésilien. Les films montrent des instants de la vie intime de deux artistes âgés : le poète Manuel Bandeira, que de Andrade connaît depuis l’enfance, et le sociologue Gilberto Freyre. En 1960, il tourne le court métrage “Peau de chat” dans les rues de Rio avec des comédiens amateurs. En 1963, il réalise son premier long métrage, “Garrincha, alegria do povo”, documentaire sur un footballeur très populaire du moment, Manoel Francisco dos Santos. Puis, après avoir créé la société de production Filmes do Serro, il aborde la fiction avec “Le Prêtre et la jeune femme” en 1965. En 1969, il est emprisonné quelques jours par la dictature militaire au pouvoir au Brésil, puis débute le tournage de ce qui sera son plus grand succès critique, “Macunaíma”. En 1976, il se remarie avec l’actrice Cristina Aché, qu’il dirigera dans “Guerre conjugale” et “Sentier tropical”. Il est le père de l’actrice Maria Flor. Il meurt d’un cancer du poumon, le 10 septembre 1988, à 56 ans, au moment où il prépare l’adaptation du livre de Gilberto Freyre, Casa grande e senzala.

Fiche artistique & technique

Avec
Carlos Galhardo
Christina Ache
Claudio Cavalcanti

Scénario
Pedro Nanni

Image
Kimihiko Kato

Montage
Eduardo Escorel

Musique
Carlos Galhardo

Production : CESAR MEMOLO JR, EDITORA TRES

Recherche
×

Indiquer votre adresse e-mail pour recevoir la newsletter de la Quinzaine des cinéastes :

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription est confirmée.